Les Coutumes des Arabes au pays de Moab appartiennent aux études bibliques comme les Études sur les religions sémitiques, ou les Textes religieux assyro-babyloniens du P. Dhorme, ou le Canaan du P. Vincent. Ce sont les points de contact du peuple hébreu avec le monde sémitique en général, avec la Chaldée d'où il est sorti, avec le pays de Canaan où il s'est installé, avec les nomades ou semi-nomades dont il a longtemps vécu la vie. Les exégètes savent cela depuis longtemps, et ils ont, en particulier depuis le siècle passé, émaillé leurs commentaires de références aux anciennes religions, aux découvertes modernes, aux usages des Bédouins. Il a semblé qu'il y avait intérêt à traiter ces sujets isolément. Un témoignage n'a toute sa valeur que si l'on connaît bien le témoin. La ressemblance entre certaines idées ou certains usages dénote-t-elle un emprunt ou un fond commun? on ne le sait bien que lorsque les deux points de comparaison sont connus chacun dans l'organisme auquel il appartient. D'ailleurs, tout en mettant au premier rang le profit des études bibliques, peut-on se désintéresser de l'intérêt humain de chacune de ces études?Le P. Jaussen a donc complètement pris son parti de se renfermer dans l'exposé des coutumes de ses chers Arabes. Il s'est interdit les rapprochements qui, pour beaucoup de personnes, eussent fait le principal intérêt de son livre. On ne l'accusera pas du moins de les avoir créés pour le besoin de la cause.
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